Un article paru le jeudi 14 décembre, rédigé en collaboration avec l’Inrae et l’Inserm, met en lumière une corrélation entre les horaires de nos repas et l’émergence de maladies cardiovasculaires.
L’étude suggère les bienfaits d’un « jeûne nocturne » prolongé.
En matière de santé, l’attention portée à la composition de nos assiettes n’est pas la seule variable à considérer. L’heure à laquelle nous prenons nos repas pourrait également jouer un rôle crucial. Telle est la conjecture émise ce jeudi 14 décembre par une étude dirigée par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), en collaboration avec l’Inserm, l’université Sorbonne Paris Nord et l’Institute for Global Health de Barcelone.
Les enjeux commencent dès le petit-déjeuner, où une personne habituée à manger à 9 heures présenterait un risque accru de 6% par rapport à celle qui mange à 8 heures !
La conclusion principale de cette étude suggère que les heures auxquelles nous prenons notre premier et dernier repas de la journée pourraient influencer notre propension à contracter une maladie cardiovasculaire. En résumé, il serait préférable de manger tôt le matin et le soir.
Manger après 21 heures accroît de 28% le risque de maladie cérébrovasculaire.
Manger « tardivement » peut également être dommageable. Consommer son dernier repas après 21 heures est associé à une augmentation de 28% du risque de maladie cérébrovasculaire, notamment les AVC, par rapport à une dernière prise alimentaire avant 20 heures.
Cette corrélation semble particulièrement marquée chez les femmes, qui sont majoritairement représentées dans l’échantillon de près de 100 000 personnes suivi entre 2009 et 2022. Ce groupe est composé à 79% de femmes, avec un âge moyen de 42 ans toutes sexes confondus.
En 2019, l’étude Global burden of disease avait souligné que près de 8 millions de décès liés à des troubles cardiovasculaires étaient imputables à nos habitudes alimentaires globales.
Cependant, cette étude observationnelle présente des limites, comme le souligne le médecin spécialisé en santé publique Jean-Pierre Thierry. Il souligne que le niveau de preuve est faible car il ne s’agit pas d’une étude randomisée impliquant deux groupes alimentaires suivis pendant plusieurs années. De plus, les résultats reposent sur des déclarations subjectives.
Les auteurs reconnaissent que leurs résultats nécessitent confirmation par d’autres cohortes et d’autres études scientifiques. Néanmoins, ils soulignent le « rôle potentiel du moment de la prise des repas dans la prévention des maladies cardiovasculaires ».
En conclusion
Enfin, l’étude suggère l’effet potentiellement bénéfique d’un jeûne nocturne prolongé, la période entre deux repas, principalement occupée par le sommeil. Selon cette recherche, un intervalle suffisant entre le dernier repas du soir et le premier du matin pourrait réduire la probabilité de développer une maladie cérébrovasculaire.
La recommandation optimale serait donc une « combinaison d’une heure précoce » pour le dernier repas de la journée et le premier du lendemain, un changement d’habitude qui pourrait avoir des bénéfices salvateurs.